Comme prévu, j'arrive sur Guerlédan samedi vers 14h après 4h30 de route.
Cela me laisse le temps de bien récupérer du voyage, de découvrir le village du départ et de profiter de Maud, Louis et Titi.

Au final, j'aurais surtout vu Maud et Louis car malgré 1 entorse la semaine précédente, Titi joue à bison futé ce week end, histoire d'amener tous les trailers venu en découdre jusqu'à l'arrivée.

Je m'accorde une petite sieste de 30' histoire de bien récupérer de la route et pense à bien m'hydrater.

Je profite aussi de l'après midi pour shooter Fifi venu en découdre sur le 23km.
Passage à le créperie (Bretagne oblige) avec la Titi family au complet ainsi qu'Hubert et sa femme qui étaient aussi sur le 23 km.

Il est déjà 23h quand on est rentre au gite.
Comme à mon habitude, je prépare mon porte bidon la veille. Au menu du lendemain : 8 gels, 2 barres salées et 2 sachets de poudre.
Le responsable de Go2, sponsor de la course, me charrie 1 peu en me voyant m’activer autant.
Pas de pb, c'est toujours ça que je n'aurais pas à faire demain matin.

J'échange encore 2-3 mots avec mon coach concernant les consignes du lendemain et c'est l'heure d'aller se coucher.

TRAIL GUERLEDAN - 2011 from MOUSS PRODUCTION on Vimeo.

petite présentation du week end par Bernard

Levé 7h. Titi, Maud et Louis sont déjà partis.
Fait ch..., la météo ne s'est pas trompée, il pleut : au menu averses le matin et pluie l'après midi...la ballade s'annonce humide.

Je partage mon p'tit dej avec 1 des caméramans de Mouss production.

On papotte trail, c'est vraiment sympa.
Mais il est temps pour moi de revêtir mes habits de lumières.

Oui, mais lesquels ??? Avec cette pluie, je ne sais pas comment m’habiller, j'ai 1 peu peur d'avoir froid...au final je tranche, ça sera tenue Raidlight (short + maillot+ casquette team) + manchettes et coupe vent sans manches.

8h, je me dirige vers le village du départ qui se trouve à peine à 200 m.
Je m'échauffe tranquillement. Je redonne mon kway à Maud qui distribue les derniers dossards et il est temps d’aller rejoindre la ligne de départ.

Petit briefing de Jean Claude, l'émotion monte.

Départ sous la pluie et la musique bretonne, Maud et Louis sont sur le podium pour 1 dernier encouragement...dur dur de ne pas craquer.



Mais bon, c'est parti pour 58 km, 1600D+ et 8h à 8h30 de balade (d'après le coach)

Petit passage sur le pont et là surprise, Titi a abandonné sa rubalise et son marquage au sol pour m'encourager aussi...j'essaye de garder le sourire mais l'émotion est bien là.

On passe ensuite devant le gite et c'est partie pour qq km de halage, histoire de chauffer la machine.

Les puls sont 1 peu hautes (autour de 145), il faut que je baisse au moins de 5 puls.

1ère côte, ça monte tranquillement en marchant, ça papotte dans tout les sens. Je commence enfin à me détendre.

C'est parti pour 20 km de lande et de bruyère.
Il y a des singles tracks vraiment sympa. On a parfois l'impression de courir sur 1 tapis tellement c'est souple. A d’autre moment, sans la pluie, on aurait pu se croire au milieu des vaches et des champs en Normandie (spécial dédicace à mes amis bretons ;-))

On est tous à peu près dans la même allure.

Passage sur les crêtes avec pluie et vent. Les passages techniques sont abordés en assurant.

Devant ça commence à ralentir, je décide de forcer 1 peu l'allure pour doubler car je suis dans 1 faux rythme. Je fais bien attention à faire redescendre les puls dès que j’ai doublé ou passé 1 difficulté.

Moment vraiment sympa, nous avons même l’occasion de partager qq centaines de mètres avec les concurrents du canicross....
Sans même se concerter, nous nous écartons tous pour les laisser passer et les encourager.

J'arrive au ravito du km22 en 2h46, ça va je suis dans les temps. J’ai déjà avalé 2 gels et la moitié d’une barre. Pour le moment je suis bien dans le plan.

Ma vessie marche à plein tube, preuve que l’hydratation est bonne. L’inconvénient c’est qu’il faut faire de nombreuses haltes.
C’est reparti pour une dizaine de km de toboggan afin d’atteindre la 1ère barrière horaire du coté du barrage de Guerledan.

J’arrive à mieux gérer mon allure, j’ai doublé ceux qui n’étaient pas dans mon rythme et je suis maintenant accompagné d’un coureur breton.

Les puls font le yoyo entre 135 et 150, je commence à me demander si j’aurais assez de gel.
Je décide donc d’espacer la prise du suivant.
Pour le moment tout va bien, je suis au dessus de la barrière horaire.

Par moment, je reconnais 1 partie du parcours (merci Titi).
Au pied du barrage, nous entamons 1 belle grimpette. Je force 1 peu pour doubler puis arrive le ravito du km 33 (4h35 de course).

D’1 coup je me sens fatigué, j’ai envie de dormir.
J’ai du faire 1 erreur qqpart : puls trop hautes, effort trop violent, mauvaise gestion de l’alimentation, je ne sais pas trop. En tout cas, il faut résoudre le pb.

J’avale des fruits sec, 1 verre de coca+eau, refait le plein des bidons, mais cette fois ci, 1 seul contiendra du Go2, pour l’autre ça sera de l’eau.

Je repars donc mais plus lentement, je reprends 1 gel. Mon accompagnateur est qq mètres devant moi mais je garde mon rythme pour me refaire 1 santé. Le moral est bon, c’est le principal.

il doit me rester 4 gels + 1 barre pour finir la course, ça devrait le faire

J’ai 1 bonne heure d’avance sur la barrière horaire mais l’allure est moins rapide.
C’est maintenant que j’aurais du commencer à faire monter 1 peu les puls pour garder 1 allure constante. Tant pis, mon objectif est de finir, le chrono on verra ça après.

Le parcours est 1 peu moins sympa, mon compagnon se plaint du genou et est obligé de ralentir.
Je tourne de plus en plus à l’eau et ça a l’air de me faire du bien. C’est de bon augure.
L’hydratation étant toujours aussi régulière, je décide de passer en mode « Titi » pour vidanger ma vessie (les initiés comprendront).

J’arrive au ravito en eau du km 42 au bout de 5h40 de course. J’avais pris des sachets pour refaire le pleins de mes 2 bidons, mais je vais continuer à tourner avec 1 bidon d'eau pure sur les 2, ça à l’air de mieux me réussir.

Courage plus que 10 km et la barrière sera passée.
Je ne pense plus qu'à ça .Il n'y a que ça qui pourrait m'empêcher de finir et c'est hors de question.
J'irai au bout et à priori entre 8h et 8h30, rien d’autre n’est envisageable.

On est au bord du lac, je marche dans les moindres raidillons et dans les parties techniques. On est pas mal dans ce cas. Je reprends néanmoins la course dès que je peux.

C'est long, je n'avance pas mais je me rapproche malgré tout de cette barrière, après le parcours est technique mais ça ne sera que du bonheur.

Je tourne tjrs à 1 gel + 1/4 de barre à l'heure et je bois 1 peu moins de Go2 et plus d'eau.

Le ravito du km 52 est en vue.
Moi qui pensait peut être voir Maud, je tombe sur mon pote Titi qui arrive en courant à ma rencontre.
Je suis super content, Fifi est là aussi, c’est vraiment super sympa.

Mon coach est super fier de voir mon état de fraicheur, moi j’ai la banane.
Les copains sont là, j'ai passé la barrière horaire, maintenant plus de pression : j'irai au bout.

A priori il ne me reste plus que 45’ de course, je prends mon coup de fouet 15' après avoir quitté le ravito.

Je décide de monter les côtes en me faisant plaisir et en doublant, par contre en descente et sur le plat ce n’est pas la même chose. Les tendons à l’exterieur des genous montrent des signes de faiblesse.

On traverse les Forges de salles, c'est dur, mais la fin est proche.

Je fais maintenant la route avec 1 gars de Lery (à qq km de chez moi)
On arrive sur Bonport, je lui dis que l’on va finir ensemble.

L'émotion est à son comble.

Petit passage de rivière pour nettoyer les shoes, plus que qq mètres, je décide finir en marchant, lui finit avec ça famille.

Ca y est c'est fini, je suis allé au bout.
Je suis venu, j’ai vu et j’ai courru Guerledan.
Après plusieurs mois de prépa et 8h22 (486éme) je suis arrivé au bout.



la course de Ludo vu de l'interieur

Pour moi ça n’aura été que du bonheur, malgré la pluie...pour d’autres surement 1 vrai enfer vu que seulement 586 finiront alors que nous étions plus de 700 au départ.

Je vais me réchauffer sous la tente du ravito et tombe sur Ludo un autre membre du team raidlight. On en profite pour faire 1 photo et échanger qq mots mais je retourne vite au gite pour ne pas attraper froid.



Sur le chemin je tombe sur Maud, Hubert et sa femme qui ont loupé mon finish. Pas grave, c’est des choses qui arrivent.

J’ai vraiment apprécié cette course, le parcours, l’ambiance, le village du départ…

La petite vidéo ci-dessous montre bien l’ambiance qui règne ici.
Malgré les enjeux présent en tête de la course, ça sent bon la camaraderie.

GUERLEDAN 2011 - L'HOMME DE LA COURSE from MOUSS PRODUCTION on Vimeo.

Malgré le temps de nombreux spectateurs étaient là pour nous encourager. Les bénévoles étaient aussi à leur poste malgré la pluie.

C’est vraiment la plus belle course à laquelle j’ai pu participé que ce soit au niveau du parcours, de l’ambiance ou de l’organisation.

Alors que ce soit seul ou en famille, sur 13, 23 ou 58 km venez courir à Guerlédan.

Maintenant place à la récup.

Un grand merci à Ludo pour ses photos et sa vidéo, Mouss production pour les 2 vidéos, aux organisateurs et bénévoles pour leur gentillesse et leur courage et surtout à Maud et Titi pour m’avoir permis d’aller au bout de cette si belle ballade.

@ bientôt pour la suite de mes aventures...